Déjà avec le titre de mon article, je vois bon nombre de gens me répondre que je suis dans le champ et surtout me dire que le CELI est beaucoup plus avantageux que le REER !  Votre opinion est probablement aussi défendable que le mien, mais avant tout voici le fondement de mon titre.

 

En 2009, le Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) a été instauré et depuis il permet de cotiser un certain montant par année (6000$ en 2019) où tout le rendement est à l’abri de l’impôt et permet d’être encaissé en tout temps sans être imposé. Génial ! N’est-ce pas ?

Avec tous les droits accumulés au 1er Janvier 2019, si vous n’avez jamais cotisé à votre CELI vous pourriez investir un montant total de 63500 $.  Veuillez prendre note que vos droits de cotisations commencent à partir de 18 ans seulement.  À ce moment, pour plusieurs québécois le CELI devient alors le meilleur véhicule de placement possible au Québec au détriment du REER puisque nous y avons accès en tout temps.

Le REER un mauvais véhicule, vraiment ?

Quand vient le temps de parler du Régime enregistré d’épargne-retraite (REER), combien de fois est-ce que j’entends en tant que Planificateur Financier, ça ne me sert à rien de cotiser à mon REER, lorsque je vais le retirer je vais devoir payer de l’impôt !  Oui c’est vrai que le REER sera rajouté à vos revenus lors du décaissement, cependant lorsque vous cotisez un montant à votre REER vous recevez un retour d’impôt en fonction de votre taux marginal d’imposition basé sur votre revenu annuel.  Par exemple si vous avez gagné 50 000$ en 2018 et que vous cotisez 1000$ vous recevrez 371$ en retour d’impôt un montant qui sera influencé par différents facteurs en fonction de votre statut (salarié, travailleur autonome, monoparental, frais de garde etc…)  Par contre, il est vrai que si vous êtes déjà propriétaire et que vous cotisez dans votre REER dans un but précis à court-moyen terme, le REER n’est probablement pas la solution optimale.  À ce moment le CELI peut alors être la solution envisageable.  Par exemple, si vous désirez accumuler de l’argent pour un voyage ou encore acheter un bien immobilier comme un duplex que vous n’habiterez pas, le CELI serait alors une meilleure option.

Ne négligez pas votre retraite pour un bien de consommation !

Cependant, un point fondamental se doit d’être abordé, soit celui que vous devez commencer à mettre de l’argent de côté dès un jeune âge, afin de planifier votre RETRAITE.  Lorsque je rencontre des nouveaux épargnants, dans tous les cas à moins de situations exceptionnelles comme un travailleur autonome, je vais recommander de commencer à cotiser à leur REER avant leur CELI s’ils travaillent à temps plein pour la seule unique raison que psychologiquement les gens ne retireront pas leurs REER étant donné qu’ils devront payer de l’impôt sur le montant lors du décaissement.  Lorsque les gens optent pour seulement pour le CELI, il arrive fréquemment que lorsqu’un montant intéressant commence à être accumulé, ils désirent le retirer pour un voyage, une dépense inutile de consommation, changer de voiture et du jour au lendemain nous retournons à la case départ.

Le rendement exponentiel fera la différence à long terme !

Les gens sous-estiment le rendement exponentiel que procure l’épargne systématique à moyen-long terme.  Je vous invite à vous rendre sur le site de l’Institut Québécois de la Planification Financière (IQPF) et faire différentes hypothèses.

Certains comptables vont juger cette approche en me disant que le retour d’impôt n’est pas assez élevé.  Cependant pour les nouveaux épargnants avec de jeunes enfants, cela peut devenir très intéressant en prenant en compte de certains crédits d’impôts.  Et encore une fois, ce n’est pas un affirmation financière, mais bien une affirmation psychologique qui ne s’apprend pas dans les livres !

Et pour ceux qui mentionnent qu’ils payeront de l’impôt à leur retraite oui c’est vrai vous avez raison.  Par contre, avez-vous déjà pensé au montant que vous aurez accumulé pendant toutes ces années avec votre retour d’impôt en plus du rendement sur celui-ci ? Pensez-y deux secondes !

Donc, pour résumer que vous cotisiez à votre REER ou votre CELI les deux véhicules de placements sont légitimes, et même qu’une combinaison des deux est encore mieux, cependant un aspect ne déroge pas soit celui qu’il est important d’épargner et que le simple fait de retirer occasionnellement une portion de vos placements pourrait grandement nuire à votre retraite plus que vous le pensez !